RPG - Shinobi's Life
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 Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame)

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Seika Kosame
Shinobi de Kiri
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Seika Kosame


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MessageSujet: Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame)   Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame) Icon_minitimeVen 28 Déc - 10:20

J’ai dormi longtemps avant la première épreuve, c’est pourquoi je suis à présent en pleine forme. J’ai une mission à remplir. Seule. C’est étrange de me retrouver sans Tsuyosa et Damaru! Ils me manquent déjà.

Maintenant que je suis dans la forêt la pression des regards n’est plus là. Il n’y a plus personne autour de moi. Seule la forêt des terres du feu. J’y suis plus à l’aise que dans le village. J’évolue rapidement vers ma destination. Je suis les indications de la carte qu’on m’a laissée. J’y suis presque. Devrais-je remettre mon masque? Disons que non. Pour le moment, tout va bien.

J’arrive enfin là où ma carte l’indique. Il n’y a rien. Seul un loup est assis et me regarde. À mon approche, il se lève et m’intime de le suivre. Je regarde mon plan et constate qu’il y a une note de bas de page. Je dois suivre le loup. Bon… Si c’est ce que je dois faire…

L’animal m’entraîne dans les bois depuis un moment quand nous arrivons à un drôle d’endroit. Les arbres finissent et une étendue de sable commence. Bizarre. Pourtant, c’est bien la direction que le loup m’indique, et c’est pourquoi je continue. Lui s’en retourne de son côté.

La température est légèrement plus élevée ici car il n’y a pas d’ombre. Pas très loin d’ici, j’aperçois le village. C’est drôle. C’est l’exact opposé d’une oasis en plein désert. C’est un champ de sable en pleine oasis.

Mes pas s’arrêtent devant une vieille pancarte de bois sur laquelle il est inscrit «118 âmes ». Et pourtant, bien que je sois à l’entrée, il n’y a personne. Seul un souffle de vent balaie le sable qui forme les rues. Je marche en plein milieu en essayant d’apercevoir quelqu’un. Personne.

Du bruit. Sur la droite.

Prête à tout, j’ai mis la main sur une paire de kunais.


« Hé ouais! Allez, donne-moi ça! »
« Non! Ha! Ha! »
« Attrape-moi si tu peux! »
« HÉ!!! »

Ce ne sont que des gamins. Je serre mon arme. Ils m’aperçoivent… Zut.

« Hé, t’es qui toi? » me demande le plus grand, sûr de lui.

Ils ne sont que cinq, et pas un, sauf lui, n’est plus grand que moi. Ça va aller. Je me sens encore normale. Aucune panique pour le moment.


« Je suis Seika Kosame. Je suis de Kiri no Kuni et on m’a envoyée en mission. Est-ce que vous pourriez m’emmener voir le shérif s’il-vous-plaît? »

Les gamins ouvrent de grands yeux ronds. Ils se regardent et éclatent de rire. Le plus petit se roule même par terre. J’en suis comme qui dirait décontenancée.

« Ha! Ha! Ha! C’est une blague! T’es pas plus vieille que moi! J’ai 13 ans et demi, 14 dans 6 mois. Et toi? » continue le chef, toujours hilare.

« Moi aussi, j’ai 13 ans… Amenez-moi voir le shérif, c’est tout ce que je vous demande. »

Je suis moins sûre de moi tout à coup. Ils se moquent de moi et je n’aime pas ça. Ils pourraient me laisser tranquille.

« Écoute, fillette. » dit le garçon, condescendant. «Je m’appelle Franz. Je vais te faire faire le tour du village avant, et ensuite je t’emmène au shérif. Après tout, tu n’y connais rien. Les gars, on se retrouve plus tard.»

Bon, j’imagine que je n’ai pas le choix… Je le suis à contrecoeur. Au moins, je vais en apprendre un peu sur les lieux.

« Bon, ici, c’est la deuxième rue principale. Les voyageurs qui arrivent passent par où tu es entrée et atterrissent près des bars et auberges miteux. Il y a le saloon de Joe à ta droite, le pire endroit de la terre! Ça pue les vieilles chaussettes là-dedans. »

Il me désigne un vieux bâtiment qui a en effet l’air dégoûtant. L’enseigne n’est presque plus lisible et la bâtisse aurait besoin d’un bon coup de pinceau et de bon nombre de réparations. En fait, c’est surtout l’homme complètement ivre qui tient encore sa bouteille à la main alors qu’il est étendu sur le perron qui me répugne.

« Maintenant, c’est sérieux. Tu dois me promettre de garder le secret. » dit Franz.

Ses yeux bruns dégagent un niveau de sérieux que je n’avais pas vu jusqu’à présent. Je fais signe que oui de la tête. Il regarde alors avec méfiance autour de nous, me prend par la main, et s’engage en toute hâte dans une ruelle étroite entre deux bâtiments. Derrière eux, nous arrivons devant une espèce de cabanon assez grand dont la moitié du toit est défoncée.


« Ça, » dit mon ami en désignant théâtralement la vieille construction, « c’est la planque. »

Il insiste sur le mot « planque », comme si c’était la chose la plus chérie qu’il ait, la chose la plus importante qui existe au monde. Quand je pense au village caché de Kiri, sa cabane facile à trouver ne m’apparaît pas bien intéressante, mais je me dis que comme je suis fière d’appartenir à Kiri no Kuni, il doit aussi être fier de posséder cet endroit privilégié.

Il me fait entrer et je visite avec joie son petit monde. Lui et sa petite bande ont vraiment tout aménagé. Il y a de vieux meubles rafistolés et le soleil pénètre à grands flots par le toit dans la seule pièce de l’abri, lui donnant ainsi un aspect des plus joyeux.


« C’est chaleureux comme endroit! » je m’exclame.

« C’est une planque de garçon, alors t’as pas intérêt à y remettre les pieds sans mon consentement, capiche? » me répond Franz.

« Euh… compris. »

Il m’indique alors la sortie comme si j’étais à présent indésirable, mais j’ai bien aperçu son sourire lorsqu’il a vu que j’appréciais sa planque.

Franz me fait encore faire le tour des endroits « importants » de son petit village. Ce n’est pas très beau sur la deuxième rue principale, mais ça semble s’améliorer lorsque nous tombons sur la rue principale.


« C’est ici que la deuxième rue principale croise la rue principale. » dit Franz.

« Pourquoi ne donnez-vous pas de vrais noms aux rues? » je demande.

« Parce que ça n’en vaut pas la peine, le village est trop petit. Tu ne sais pas te servir de ton cerveau ou quoi? »

« Euh… désolée… »

« Bon. J’habite sur cette rue. Tu vois, là, c’est chez moi. »

Il me désigne une charmante maisonnette faite de bois comme le reste du village. Comme partout, elle aurait besoin d’être retapée, mais elle est quand même en bon état si on la compare aux autres.

« On ira pas parce que ma mère va encore me demander où j’ai traîné et j’ai pas envie de lui expliquer que c’était pour toi. T’es une fille après tout, je peux quand même pas dire que je t’aime bien, ni que je ne t’aime pas. Ce sont des choses qui ne se font pas. »

Je me retiens pour ne pas rire. Il est marrant lui. Du coin de l’œil, j’aperçois une ombre et j’entends un rugissement. Je me déplace rapidement entre l’ombre et Franz, un kunai dans chaque main.

« Qu’est-ce qui…? »

« Ne bouge pas! » je lui réponds.

En position défensive, je scrute les environs. Rien. Pourtant, je n’ai pas rêvé. Il y avait bel et bien une créature.

« Voyons, fillette! Qu’est-ce qui pourrait bien être là bas? C’est juste le saloon…Ah! Non! C’est pas vrai, pas encore! »

Maintenant que la menace semble écartée, je range mes armes. C’est seulement à ce moment que je m’en rends compte. Nous étions sur la rue principale, et à présent, sans jamais être revenus sur nos pas, nous sommes revenus devant le saloon malpropre avec le gars étendu sur le perron près de l’entrée du village.

« Ça fait ça à plusieurs endroits de la ville, on croît être ici, et on se retrouve là. C’est horrible quand ça fait ça. Je suis arrivé à l’école en retard d’une heure la dernière fois. Ça frappe au hasard sans qu’on s’en rende compte. » m’explique Franz, ennuyé.

« Dis, tu pourrais me conduire au shérif maintenant? Ce n’est pas que je n’apprécie pas ta compagnie, au contraire, c’est super, mais je suis en mission et on m’a dit d’aller voir le shérif pour de plus amples explications. »

« Mais t’es vraiment un ninja? Je veux dire, avant je te croyais pas, mais maintenant que j’ai vu tes trucs, tes… tes… »

« Mes kunais? »

« Ouais, c’est ça, tes kunais. Mais alors, t’es vraiment mais vraiment mais vraiment un ninja? Je croyais que c’était seulement des hommes qui pouvaient l’être, alors des fillettes… »

« Il y a des garçons comme des filles de tous âges, mais moi, je suis encore débutante. Tu pourrais m’amener voir le shérif maintenant? »

« Ouais ouais, mais y’a pas le feu tu sais… »

Je le regarde, maintenant ennuyée, et il comprend le message. Il me conduit jusqu’à la prison devant laquelle est étendue un chien. Un gamin de 7 ou 8 ans le flatte et essaie de le faire jouer, mais il n’y arrive pas. L’animal reste étendu. Lorsque Franz et moi nous approchons, je le vois ouvrir un œil, puis l’autre. Il nous observe alors que nous entrons dans la prison. Celle-ci est vide, à l’exception d’un homme assis sur une chaise, les pieds sur son bureau et le visage caché par un très grand sombrero.

« Hé shérif! Une fille ninja veut te voir. » dit Franz.

Il quitte aussitôt en me faisant un clin d’œil. En même temps, le shérif se lève. Il est plutôt grand et très maigre. Son visage émacié m’observe.

« Tu arrives juste à temps. Je commençais à désespérer. Par contre, j’imaginais mieux. Ton maître est où? J’ai besoin de quelqu’un de sérieux. » me dit-il en regardant derrière moi.

« Il n’y a que moi. Je suis ici pour effectuer la mission que vous me donnerez. »

Les yeux du shérif s’abaissent lentement vers moi et me scrutent de haut en bas, espérant sans doute apercevoir un grain de quelconque puissance dans ma petite jeunesse. Son examen ne semble pas concluant, mais il daigne quand même me faire part de son problème.

« Depuis l’arrivée de ce satané magicien, tout va de travers. Des gens marchent dans une direction et se retrouvent à leur point de départ sans savoir pourquoi. C’est un peu comme un effet de boucle, mais qui n’est pas régulier. On ne change pas de place toujours aux mêmes endroits, alors on a quelques fois des petites surprises. »

Il se tait et me regarde. Je crois qu’il pense que je vais lui donner une réponse dans l’immédiat à son problème, ce qui n’est pas tout à fait le cas. Je demeure silencieuse, incapable de réfléchir comment puisque je vois parfaitement que ma seule présence le désespère. Ça me rend vraiment nerveuse et je me sens comme une incapable. Je tente de me reprendre, mais je n’arrive pas à dire quoi que ce soit.

« Bon, prend ton temps. » finit par dire le shérif, visiblement désappointé.

J’avale de travers, vraiment mal à l’aise, et je sors. Je suis là pire des pire! Je dois pourtant y arriver. Tsuyosa… Damaru… Je n’échouerai pas! Je vous le jure!

Alors que je marchais lentement, mes pas entravés et ralentis par le sable, je sens une pression sur mes jambes, ou plutôt un coup de museau. Je baisse la tête, plutôt intriguée, et je découvre le chien du shérif. Il attrape le bas de mon pantalon avec sa gueule et tire pour me conduire quelque part. Je le suis un peu, il me lâche, et nous continuons. Il m’entraîne dans une maisonnette abandonnée et referme la porte derrière nous. Je n’en crois pas mes yeux. De plus en plus surprise, je le vois qui me désigne les fenêtres. J’en déduis que je dois fermer les volets, ce que je fais prestement.

Maintenant, je suis debout face à l’animal. Celui-ci est assis et me regarde un instant avant de fermer les yeux. Il se dresse sur ses pattes arrières et utilisent celles de devant pour faire des signes. Au bout de quelques secondes, je m’aperçois que ce sont des jutsus! Je recule d’un pas et prend mes kunais. On ne sait jamais. Le chien se métamorphose alors sous mes yeux en homme. Je suis stupéfaite. Je ne savais pas qu’on pouvait se transformer en animal, et surtout, puisque les gens semblent habitués à sa présence, il doit avoir été un chien durant des années!

Le ninja, car c’en est bien un à en juger par sa tenue et ses capacités, s’étire de tout son long. Il semble redécouvrir les possibilités de ses membres, mais je crois qu’il conserve quelques traits canins, comme ses griffes ou cette façon qu’il a de sentir autour de lui.


« Nous sommes seuls. » dit-il en commençant. « En fait, ce n’étais pas le shérif qui avait envoyé une missive pour l’aide de ninjas. C’était moi. »

Il ne parle plus et me regarde tranquillement, comme seuls les ninjas savent le faire. Son bandeau montre qu’il appartient au village de Kumo. Qu’est-ce qu’il peut bien venir faire ici?

« Je suis désolé d’avoir à t’apprendre cela, mais nous sommes coincés ici. »
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Seika Kosame
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MessageSujet: Re: Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame)   Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame) Icon_minitimeVen 28 Déc - 10:20

J’écarquille les yeux.

« Je suis Kuja, un genin de Kumo qui avait décidé de traverser plusieurs pays pour me familiariser avec les différentes cultures des pays autres que le mien. Je me faisais passer pour un magicien et j’ai fait quelques tours de magie, des jutsus en fait, et j’ai voulu repartir, mais ça m’a été impossible. À chaque fois que je me dirigeais vers la sortie, je me retrouvais je ne sais comment ailleurs dans le village. Depuis, j’essaie par tous les moyens de sortir, et c’est impossible. Les villageois ont commencé à dire que tout était de ma faute, alors je me suis caché dans le village pour qu’on me laisse tranquille. Puis, j’ai assisté accidentellement à la mort du chien du shérif, et j’ai décidé de prendre sa place pour être au fait de toutes informations provenant de l’extérieur. J’avais lancé un appel de détresse, et j’espérais qu’on puisse venir m’aider, mais comme je peux le constater maintenant, il a été mal acheminé. Tu es à présent prise ici avec nous tous. »

« Non… C’est impossible. Je vais tenter de sortir du village, vous verrai. J’y arriverai. »

Je commence à me sentir vraiment mal. Ma respiration s’accélère et je me rue vers la porte. Je l’aurais bien ouverte sur-le-champ, mais le ninja m’attrape et me serre contre lui.

« Calme-toi, tout ira bien nous trouverons une solution, » dit-il en se voulant rassurant.

Je me débats de plus belle et il finit par me lâcher. Son visage reste inexpressif alors qu’il me voit détaler par la fenêtre.

Je cours aussi vite que je le peux, même si j’ai l’impression d’étouffer. Rester prise ici, jamais! Jamais de la vie!

La sortie du village est droit devant moi. Je croise la pancarte que j’ai vue quand je suis arrivée et, horreur! Je me retrouve devant la planque de Franz et ses amis. Je tombe à genoux dans le sable et je tente de reprendre mon souffle qui s’accélère sans cesse. Je frappe rageusement sur le sol et je finis par me reprendre. Je me relève lentement et époussette mes vêtements.


« Est-ce que t’as un problème ou quelque chose? » demande Franz, juste derrière moi.

Il me regarde vraiment étonné et s’approche de moi. Les cris des oiseaux sont enterrés par ses paroles rassurantes alors qu’il me fait entrer dans la planque.

« Tu avais l’air vraiment enragée à l'instant. Il s’est passé quelque chose? »

« Le shérif ne me croit pas capable de faire le poids pour découvrir la raison des distorsions de distances. »

« Y’a pas de quoi en faire tout un plat. Regarde, moi, personne ne me croyait capable de voler de l’alcool dans la réserve personnelle du vieux Joe, et je l’ai fait! Tu es ninja à 13 ans, tu peux bien trouver ce qu’un shérif stupide n’a pas trouvé. »

Le ridicule de ma situation apparaissait petit à petit. Je m’étais encore laissée emportée par la panique.

« Je sais! Je vais t’aider, tu vas voir, on va trouver le problème. »

Franz est vraiment gentil, j’accepte son aide même si je me doute qu’il ne pourra pas faire grand-chose. Puis, je repense à Kuja. Je devrais peut-être aller le voir pour m’excuser de mon comportement stupide…

« Hé! Franz! Est-ce que tu as entendu comme moi tout à l’heure? » Je demande brusquement. « Il y avait des cris d’oiseaux! Pourtant, dans un désert, et à cette distance des arbres, il ne devrait pas y en avoir. »

« Hein? Je sais, mais c’est fréquent par ici. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça. Ça a toujours été comme ça. Parfois, ce sont des cris d’oiseaux, d’autres fois des feulements de félins. C’est bizarre, mais bon. C’est comme ça. » me répond Franz.

« Il ne devrait pas y en avoir, c’est tout simplement impossible. Est-ce que tu as déjà vu un de ces animaux? »

« Bah ouais, une fois. Je jouais avec les autres, et un oiseau bleu a passé devant moi et a disparut comme ça. Je l’ai cherché toute la journée et je ne l’ai jamais revu. »

Je reste songeuse. Le souvenir du rugissement de plus tôt me revient en mémoire. Ce devait être le même principe. Si je me fie à ces deux apparitions, des animaux apparaîtraient et disparaîtraient un peu partout. Seulement, si ces phénomènes sont fréquents ou non, je n’en sais rien. Peut-être Kuja a-t-il vu quelque chose…

« Reste ici, je reviens. Je dois vérifier quelque chose. » je dis à Franz.

Sans lui laisser le temps de protester, parce que je sais pertinemment qu’il veut venir avec moi, je retourne là où le genin de Kumo s’est transformé. Je l’y retrouve confortablement installé dans une chaise, en train d’attendre. Il se doutait que je reviendrais.

« Est-ce que tu as déjà vu des animaux ici? » je lui demande sans prendre le temps de faire quoique ce soit d’autre.

« Oui, fréquemment. » me répond-il. « Seulement, leurs apparitions sont si furtives que les gens du village ne les remarquent pas la plupart du temps. Aussi, il y a un autre phénomène étrange. Le soleil ne se couche jamais.»

« Quoi? »

« Tu n’as pas remarqué qu’il n’a pas changé de position depuis que tu es arrivée? De plus, les saisons ne changent pas. Tout est si confus ici que je ne sais même plus depuis combien de temps j’y suis. »

Si je m’attendais à ça! C’est très déstabilisant. J’ai beau me creuser le cerveau, je ne trouve rien qui puisse me dire comment tout ceci se produit. C’est comme si nous étions prisonniers d’un rêve d’où on ne peut s’éveiller. Assez peu pratique.

« Je vais retourner au shérif. Il doit se demander où traîne son cabot. Cependant, je te donne un conseil. Surveille tes arrières. Il n’y a pas que des animaux qui apparaissent dans ce village. Des créatures immondes arrivent parfois, et je te conseille de ne pas être sur leur chemin. Elles aiment la chair fraîche, j’ai pu le constater à plusieurs occasions. Ne vient pas croire que nous sommes les deux seuls à être restés coincés ici. D’autres avant aussi l’ont été, mais ils n’avaient pas la chance d’être des experts dans la dissimulation comme nous. J’ose espérer que nous aurons plus de chance qu’eux.»

Je frissonne rien qu’à l’idée de voir quelqu’un se faire croquer par un monstre. Kuja se métamorphose en chien devant mes yeux, ce qui est somme toute impressionnant, et il s’en retourne chez son maître. Quant à moi, je laisse mes jambes m’entraîner dans la rue pendant que je réfléchis à tout ce que j’ai appris. Je suis quand même sur mes gardes, je ne tiens pas à être prise au dépourvu si un monstre apparaît.

Quelques mètres plus loin, je tombe sur Franz qui n’a pas l’air content.


« Où étais-tu? T’as pas le droit de me laisser en plan comme ça. Je t’ai dit que je t’aiderais, alors t’as pas intérêt à me pousser dans le décor! Capiche? » me dit-il, autoritaire.

« Je suis désolée, il fallait absolument que je vérifie quelque chose… » je bafouille comme excuse.

« Eh bien ne recommence pas, ou bien je t’en colle une, même si t’es une fille. T’es quand même ninja, alors tu dois être considérée un peu comme un gars. Bon, qu’est-ce qui était si pressant à voir?»

« Tu te souviens quand j’ai sorti mes armes tout à l’heure et que je t’ai dit de ne pas bouger? J’avais cru entendre un rugissement d’animal, un peu comme un lion. Je voulais voir si c’était encore présent. »

« Je veux aller voir! »

« Ce n’est pas la peine, il n’y a plus… »

« Nous y allons. Si tu as vu, je dois voir moi aussi.»

Son ton était sans réplique, aussi je trouve préférable de me taire plutôt que de le faire fâcher. Nous nous mettons en route vers le saloon. Nous nous y retrouvons plus vite que prévu grâce à une autre distorsion des distances. Je lui montre l’endroit exact où j’avais vu l’ombre et nous nous en rapprochons jusqu’à ce que nous constations qu’il n’y a vraiment rien. Déçu de n’avoir rien trouvé, Franz donne un coup de pied de toutes ses forces sur une roche et ses mains se retrouvent dans ses poches.

« J’aurais bien aimé voir ça moi, un lion… HAAAAAA! »

Son cri de terreur n’était pas inutile. La roche qu’il venait de projeter au loin venait de grossir d’un coup. Elle atteignait maintenant la taille d’un cheval et des pattes étaient sorties de partout. Il ressemblait à un crabe, mais ses pinces étaient reliées au corps par des membres noirs et luisants, comme les pattes d’un scarabée. Ses pattes étaient bâties sur le même modèle et il avait quatorze yeux dispersés n’importe où sur le reste de sa carapace blanche.

Je ne laisse pas Franz finir de crier. Je le pousse brutalement vers le saloon en lui criant d’aller se cacher, ce qu’il fait sans demander son reste. Quant à moi, je cours vers le monstre en lui lançant des shurikens, prenant bien soin de viser les yeux. Un seul des projectiles l’atteint, ce qui lui cause une vive douleur à entendre son cri guttural qui s’ensuit. Les autres shurikens lui ont à peine éraflés la carapace, comme l’aurait fait un ongle sur une pierre normale.

La bête est rapide. Elle se concentre sur moi. Sans prévenir, elle se jette sur moi. Je fais un bon vers l’arrière en lançant une autre étoile. Avec la vitesse qu’il a, il l’évite sans peine.

« Bunshin no Jutsu! » Je crie.

Aucune hésitation. La moindre serait fatale. Éliminer cette créature pour la survie des habitants est ma priorité. Il y a maintenant cinq moi qui tournent autour de la chose qui les regarde tour à tour. Puis, avec souplesse et rapidité, il fonce sur la vraie moi. Je ne sais pas comment il a fait, mais je quitte ma position en quatrième vitesse et lui lance une autre raflée de shurikens, cinq en tout. Trois atteignent ses organes oculaires, une reste coincée dans une patte et l’autre éclate sur une pince. Mes clones disparaissent un à un, balayés par les pinces de l’espèce de crabe qui s’immobilise un instant et semble humer l’air. Je ne lui laisse pas le temps de continuer et lui lance trois autres shurikens, les derniers qui me restent. La créature bondit alors encore une fois sur moi et, avant qu’elle n’y arrive, une ombre fond sur elle et la lame d’un sabre la traverse de part en part. La chose s’effondre et éclate en poussière.

« Attendre que l’ennemi soit occupé par sa proie, et alors qu’il attaque, la détruire. Tu comptais jouer au chat et à la souris combien de temps avant de te faire tuer?» dit calmement Kuja en inspectant sa lame.

« J’allais justement essayer quelque chose d’autre, » je lui répond, « mais merci quand même d’être intervenu. »

« Si tu n’en avais pas valu la peine je n’aurais rien fait. Au fait, chaque monstre a un point faible. Lui, c’était son œil sur le dessus de sa carapace. Il faisait entrer l’énergie du soleil par là, ce qui l’aidait à grossir. Attendre plus longtemps sans le tuer, et c’aurait été face à une bête en croissance constante que tu aurais pu te retrouver. Plutôt problématique, non?»

C’est un peu dur d’être jugée ainsi, surtout que nous sommes égaux quant à notre grade, mais son expérience des combats doit être plus grande que la mienne, et je respecte son avis, même si ça me déplaît. De plus, il doit bien avoir 20 ans... Je me vois mal contredire un aîné. En plus, à bien y repenser, c’est une espèce de compliment. Je ramasse les shurikens qui traînent ici et là. Je tiens à en avoir encore si un monstre revient.
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Seika Kosame
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MessageSujet: Re: Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame)   Examen Chuunin 2 ième partie (Seika Kosame) Icon_minitimeVen 28 Déc - 10:21

Sentant sans doute que quelqu’un approchait, Kuja range sa lame nette et file aussi vite qu’il était venu, sans laisser de trace. Il n’est pas un deux de pic, ça se voit à sa façon de se mouvoir sans que personne ne s’aperçoive de sa présence.

« Seika. » dit solennellement Franz en s’approchant les yeux ronds, « Tu fais maintenant partie de ma bande. »

« Quoi? »

« Ceux qui peuvent faire un exploit sont accueillis à bras ouverts, et ça… je n’ai jamais vu ça de ma vie! Tu as fais apparaître des images de toi, en plus d’un faux ninja… tu as vaincu ça… tu es trop forte! Allez, vient! »

Il s’élance en courant vers la planque. Je crois qu’il a encore peur de se retrouver dans les environs, à le voir trembler ainsi. Je suis quand même flattée par son attention. Je le laisse prendre de l’avance et je regarde la poussière qui constituait la créature se mêler avec le sable de l’étendue désertique. Ce n’était pas une illusion. De loin, Franz m’appelle.

Je m’élance et cours à bonne vitesse vers lui pour lui prouver que je possède aussi une bonne rapidité. BANG! Noir total…

Je me réveille lentement avec un mal de tête horrible. Ma vision est d’abord double, et des voix troubles me parviennent. Mes sens reviennent lentement même si un marteau fou semble apprécier me martyriser l’intérieur du crâne, et je me redresse lentement.


« Il y a aussi un autre problème avec ce village que j’ai oublié de te mentionner. »

C’est Kuja. Il est avec Franz. Nous sommes tous les trois seuls dans la planque, inondée comme toujours de soleil.

« Des obstacles invisibles se dressent parfois ici et là. À voir les traces sinueuses étampées dans ton front, tu as foncé tête première dans un arbre. C’est intéressant à savoir, non? » continue Kuja, toujours aussi calme.

« Quand je t’ai vue stopper brusquement et t’effondrer, j’ai crû que tu faisais une crise ou quelque chose du genre, puis le magicien est arrivé devant toi, alors j’ai voulu te secourir, parce que je croyais que c’était lui qui faisait les distorsions, mais j’allais le frapper et il m’a dit qu’il voulait simplement trouver un endroit calme où tu pourrais retrouver tes esprits. Je l’ai donc amené ici, parce que je sais maintenant que c’est un ninja et que c’est en fait lui qui a terrassé le monstre. Au fait, tu es toujours dans la bande même si ce n’est pas toi qui l’a tué. »

Je souris faiblement. Ma tête… J’avale une gorgée d’eau qu’on me tend et je reprends mes esprits totalement. Une image vient danser devant mes yeux. Il faut absolument que j’aille voir. Je ne sais pas pourquoi ça me revient maintenant, mais ce qui est important, c’est que je m’en assure.

« Venez, » je leur dis. « je crois que j’ai vu quelque chose d’étrange tout à l’heure. »

Je me remet sur mes pieds, m’assure rapidement que mes armes sont en place, et sort. Les deux autres me suivent, intrigués.

« J’ai déjà exploré les environs des centaines de fois, je ne vois pas ce qui pourrait être si fameux à voir. » laisse tomber Kuja.

« Ça vaut quand même la peine d’aller voir. » contredit Franz. « On sait jamais sur quoi on peut tomber. Peut-être qu’elle a vu quelque chose que toi t’as pas vu. »

Le ninja ne répond pas, mais le bref coup d’œil qu’il jette au jeune chef de bande montre clairement qu’il doute, mais qu’il ne souhaite pas commencer à argumenter.

Nous marchons vers l’entrée du village et après ce qui semble être une éternité, puisque nous sommes apparus à deux reprises à des endroits totalement opposés à l’endroit où je voulais me rendre, nous arrivons enfin à destination. Une légère brise fait danser nos cheveux et nous envoie du sable dans les yeux, mais nous continuons d’avancer.


« 119 âmes. » je lis à voix haute sur le panneau. « C’était écrit 118 lorsque je suis arrivée. »

Les deux autres restes muets. Kuja ne l’avait visiblement pas remarqué, car il dit après un moment :

« C’était écrit 118 quand je suis arrivé, mais depuis, un autre étranger est mort tué par une créature. Le compte est donc bon. »

« Qu’est-ce que ça signifie? » s’exclama Franz. « On ne change pas le panneau pour les gens de l’extérieur, ce ne sont que des voyageurs. C’est seulement pour les naissances ou les décès qu’on y touche. »

Une ombre gigantesque s’abat alors sur nous. Kuja agrippe Franz à la taille et fait un bond à droite, alors que moi j’en fais un à gauche. Nous constatons alors que l’ombre appartient à un immense monstre qui ressemble à une panthère. En fait, c’est plus un croisement entre une panthère, un scorpion et un pigeon, ou quelque chose du genre… Enfin, c’est quelque chose de dangereux du haut de ses dix mètres…

Du coin de l’œil, j’aperçois Kuja qui jette littéralement Franz dans une pièce d’un bâtiment quelconque au deuxième étage. Ce que je trouve étrange par contre, et que le ninja de Kumo semble avoir également remarqué, c’est que les habitations, bien que vieilles, étaient intactes. Pourtant, les monstres avaient déjà apparus auparavant… Donc, les immeubles étaient un abri sûr pour Franz, et peut-être pour nous également.

Nous sommes deux contre la créature, mais je ne crois pas savoir quel est son point faible. Ses pas, étonnement légers pour sa taille, ne résonnent pas et le font avancer de 3 mètres à chaque fois. Ses enjambées de taille enlèvent son problème de mince lenteur par rapport à nous. Pour éviter sa queue qui fouette l’air, Kuja et moi sommes obligés de faire de grands bonds. Une question, en plein milieu de l’action, me saute aux yeux. Et si…

Pendant que la chimère, car c’est ainsi qu’on pourrait la nommer, s’intéresse plus à Kuja, je fonce droit vers la pancarte. Ce que j’y vois me fait l’effet d’une bombe. 119 âmes et 1 non répertoriée. Sans savoir vraiment si c’est ce qu’il faut faire ou pas, je raye la mention du non répertorié. Les mots peints à l’encre noire semblent fondre comme neige au soleil. Lorsqu’ils ne sont plus, la créature disparaît tout d’un coup.

Kuja, hors d’haleine, se dirige vers moi, tout comme Franz.

Je regarde le panneau. Si je raye « 119 âmes », vais-je nous condamner au néant? Alors que mes amis sont avec moi, je sais que je dois prendre une décision. Franz ne semble pas comprendre, et Kuja se tait. Il doit réfléchir lui aussi.


Finalement, je m’agenouille devant la vieille pancarte. Je prend une grande inspiration, et donne un rapide mais violent coup de lame au pied du morceau de bois. Puisqu’il est mort, il cède facilement. Alors que je me lève, sa chute semble être au ralenti. Lorsqu’il touche le sol, rien ne se passe, mais au bout d’un moment…

« Je me sens bizarre… » dit Franz, comme hypnotisé.

Je me retourne vers lui en même temps que Kuja. De la lumière émane de son corps et s’évapore vers le ciel. Des rayons de même nature jaillissent de partout dans le village. Si je pouvais les compter, j’en dénombrerais 117. Sans rien avoir à dire, je comprends. Une sourde tristesse s’empare de moi et me serre le cœur. Je retiens à grand peine mes larmes.

« T’inquiète pas fillette, tout va bien. » me dit Franz en souriant. « On va sûrement se revoir. Oublie pas, t’es dans ma bande à présent. »

Je vois que lui aussi retient ses larmes de peine et de misère. Sans avoir à dire quoique ce soit, nous comprenons. Kuja reste de marbre comme d’habitude, mais je suis persuadée qu’il sait.

Je tente de prendre la main de Franz dans un geste de désespoir. Je ne veux pas le laisser partir, je ne veux pas. Nous venions à peine de nous connaître, nous nous entendions si bien! Mais ma main passe au travers de la sienne comme elle l’aurait fait à travers du brouillard.

Parvenir à maintenir ma promesse de ne plus jamais pleurer est horriblement difficile quand je vois mon ami s’évaporer dans le ciel avec les autres. C’est comme s’il mourrait une seconde fois, car je comprends maintenant que tous ici étaient des fantômes, comme le village de sable qui disparaît également à présent.

Il y a un grand flash de lumière blanche, puis plus rien. Kuja et moi sommes debout dans la forêt de Konoha. Je serre les poings.


« Seika, ils étaient tous probablement morts depuis très longtemps. On m’avait raconté il y a longtemps l’histoire d’un village de Suna qui émigrait. Je l’ai retrouvé par hasard alors que je me promenais sur le territoire d’Iwa, et maintenant, je vois bien que nous ne sommes plus à Iwa. Nous sommes à Konoha, à en juger par la faune et la flore. Le village fantôme se déplaçait je ne sais pour quelle raison, et maintenant ses habitants peuvent enfin reposer en paix. J’aurais voulu découvrir ce qui en retournait, mais il me semble bien qu’il est trop tard maintenant.»

Mes yeux sont lourds de fatigue. Je ne m’aperçois qu’à présent que le temps s’est réellement écoulé depuis que j’étais entrée dans le village. Combien? Je ne saurais le dire, mais maintenant il fait nuit. Il fait bon sentir la fraîcheur et la noirceur après le climat sec et chaud du désert souvenir de Suna. Je n’aperçois plus une once de sable, ce qui me réjouit un peu, la forêt étant un terrain que je préfère. Cependant, un vide immense s’insinue en moi. Je ne reverrai plus jamais Franz.

Un loup surgit alors des bois. Celui qui m’avait guidée au départ. Il vient quêter des caresses à Kuja, apparemment son maître.


« Il m’a suivit de l’extérieur. Avec mes messages, autrement dit mes hurlements, nous pouvions communiquer. C’est comme ça qu’il est resté si longtemps sur ma trace et qu’il a fait passer mon message pour la mission. Eh bien, tu as réussi. Au revoir, Seika. Ne te laisse pas abattre, tout ira pour le mieux. Tu t’en es bien sortie. »

Pour la première fois, il m’adresse un magnifique sourire empreint d’une immense gentillesse, auquel je réponds avec peine. Puis, il se fait ombre parmi les ombres et disparaît de ma vue. Il doit s’en retourner vers l’exploration du monde. Quant à moi, je m’en retourne à Konoha, le cœur en deuil et la tête pleine de souvenirs de Franz.
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